Les républicains en campagne contre Hillary Clinton
WASHIGNTON-Elle n'est pas encore officiellement candidate au bureau Ovale, mais Hillary Clinton peut d'ores et déjà compter sur les républicains pour lui barrer la route. Des documents, obtenus et publiés par le site conservateur The Washington Free Beacon, devraient alimenter la bataille politique à venir entre les républicains et celle qui a toutes les chances d'être candidate à la présidentielle en 2016.
Ces « Hillary Papers », comme les appelle le site, proviennent de comptes-rendus de conversations entre Hillary Clinton et Diane Blair, sa confidente, morte en 2000 et qui fut professeure de sciences politiques en Arkansas. Ces 40 pages d'archives de Diane Blair dépeignent une Hillary Clinton parfois « impitoyable », agacée voire furieuse contre le microcosme politique de Washington et la presse – un portrait qui tranche avec la femme politique disciplinée et populaire qu'elle est ensuite devenue en se faisant élire au Sénat en 2000.
L'AFFAIRE LEWINSKY
Ils révèlent que Hillary Clinton était « perplexe et en colère » contre le monde politique de Washington, confuse face à ceux qui cherchaient à « détruire » l'administration Clinton, et furieuse que son mari ait « gâché » le début de son premier mandat (1993-1997).
Diane Blair cite Hillary Clinton traitant Monica Lewinsky de « timbrée narcissique ». Elle ne manque pas de condamner « l'énorme écart de conduite personnelle » de son mari, mais estime que les attaques continues dont sa présidence faisait alors l'objet explique en partie cet écart. Finalement, Hillary Clinton résolut de ne pas se séparer de Bill Clinton, son « meilleur ami » depuis plus de vingt ans, dont elle admirait le spectaculaire succès en politique.
Les conservateurs sont prêts à disséquer son passé, notamment la longue épreuve des primaires démocrates de 2008, qu'elle perdit contre Barack Obama. Mais certains républicains sont déterminés à ressortir les dossiers des années 1990. Le sénateur républicain Rand Paul, prétendant officieux à la Maison Blanche pour 2016, a évoqué l'affaire Lewinsky dans plusieurs interviews récentes. Selon lui, les démocrates ont passé l'éponge trop facilement sur les frasques de l'ancien président, alors que le Parti démocrate se décrit comme le parti protecteur des femmes et de l'égalité au travail. Le président du Comité national républicain, Reince Priebus, a également promis que « tout serait sur la table » si Hillary Clinton remportait les primaires démocrates de 2016. « Nous aurons des tonnes » d'informations anti-Clinton, a-t-il déclaré sur la chaîne MSNBC. « Certaines seront vieilles, d'autres pourraient être plus récentes. »
Rien n'indique que les électeurs seront intéressés par des scandales vieux de vingt ans. « Les républicains estiment que c'est une stratégie viable », dit Costas Panagopoulos, qui forme de futurs directeurs de campagnes à l'université Fordham, à New York. « Je ne suis pas convaincu que cela marchera. Hillary Clinton est connue depuis si longtemps que les gens savent ce qu'ils aiment chez elle, et ce qu'ils n'aiment pas », estime Costas Panagopoulos.
Même si son bilan est léger et entaché par l'attentat de Benghazi, en Libye, en 2012, elle fut impliquée personnellement dans l'opération commando contre Oussama Ben Laden, la guerre en Libye et le « pivot » américain en Asie. « Rien n'est mieux pour la carrière politique de Hillary Clinton que d'avoir été secrétaire d'Etat », affirme Bonnie Dow, professeure spécialiste des femmes en politique à l'université Vanderbilt, dans le Tennessee. « Grâce à cela, elle est devenue la femme la plus admirée des Etats-Unis, dit Bonnie Dow. Est-ce que les républicains peuvent revenir là-dessus ? Je ne pense pas. »
Source:Lemonde.fr
Créé le 16 février 2014 16:47Nous vous proposons aussi
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