Au Maroc, «la situation des migrants est encore très problématique»

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AU RAPPORTL'ONG Human Rights Watch continue de dénoncer, malgré les dénégations de Rabat, les violences faites aux émigrés subsahariens.


«J’ai été arrêté à la station de bus, menotté, et emmené à la gendarmerie. Puis ils m’ont emmené au commissariat central d’Oujda et m’ont mis dans une cellule. [La police] m’a demandé mon âge et je leur ai dit que j’avais 17 ans. J’ai ensuite été remis en cellule avec 52 hommes. Je n’avais pas d’avocat, et on ne m’a pas dit que j’allais être expulsé.» C’est un ressortissant Camerounais au Maroc qui parle. Son témoignage est cité dans le rapport publié lundi par l’ONG Human Rights Watch sur la situation des migrants subsahariens dans le pays. Intitulé «Abus et expulsions : Les mauvais traitements infligés aux migrants d’Afrique subsaharienne au Maroc», il dénonce les violences commises par les forces auxiliaires dans le nord du royaume, notamment les expulsions illégales de migrants à la frontière algérienne.

Mardi, le gouvernement a répondu de façon véhémente à ce rapport, par la voix du ministre des Communications et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi. Il accuse l’ONG de ne pas prendre en compte les récentes avancées de la politique migratoire marocaine. Cette politique fait suite à la directive royale du 11 septembre 2013, qui annonçait une opération exceptionnelle de régularisation de janvier à décembre 2014. Le rapport précise pourtant que la directive a eu des effets positifs, puisque les expulsions vers l’Algérie ont cessé depuis octobre 2013.

«LES MIGRANTS ARRIVENT BLESSÉS EN VILLE SANS POUVOIR ÊTRE SOIGNÉS»

Pour Katya Salmi, responsable de l’ONG et auteur du rapport, interrogée par Libération, la réaction de Mustapha El Khalfi est infondée : «Notre rapport documente une situation particulière, depuis une certaine période et jusqu’à récemment. Contrairement aux affirmations de Mustapha El Khalfi, nous avons parlé des réformes engagées par le gouvernement marocain, et nous avons noté les progrès qui en ont découlé. Mais, malheureusement, la situation est encore très problématique.»

L’ONG reconnaît que les expulsions vers l’Algérie ont cessé, «mais les migrants qui se trouvent à proximité des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla sont désormais envoyés vers des grandes villes du pays, comme Rabat ou Casablanca. Des associations locales, comme le Gadem (Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants), témoignent que des violences sont toujours faites aux migrants, qui arrivent blessés en ville et sans qu’aucune structure ne soit prévue pour les accueillir».

Katya Salmi ajoute : «Si nous avons publié ce rapport maintenant, c’est justement parce que la politique marocaine est encore en plein processus sur la question des migrants. Nous avons choisi de donner nos conclusions en espérant qu’elles aideront à faire avancer la situation actuelle, que ce soit du côté des autorités marocaines ou espagnoles. Une autre recherche de terrain sera l’occasion de voir s’il y a eu des progrès.»

Source: liberation

Créé le 14 février 2014 10:34

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