Un Guinéen perd la vue après avoir été attaqué à l’acide de batterie, son agresseur libéré…
Bruxelles-Souleymane, 27 ans, a été victime d’un acte de barbarie d’une rare violence. On lui a déversé, en plein visage, un bidon d’acide de batterie. Un acte volontaire qu’on lui a infligé alors qu’il était venu se faire rembourser une somme d’argent qu’on lui devait, 6.000 euros.
Aujourd’hui, Souleymane Diallo est à l’hôpital. Il a été brûlé à l’acide, qui a traversé ses vêtements, et l’a brûlé à plusieurs endroits sur le corps. Mais il y a plus grave. Ses yeux ont été gravement atteints. Il a été opéré deux fois, sa vue a fortement été altérée et il a de grands risques de perdre l’usage de son œil gauche. De plus, depuis sa chambre d’hôpital, Souleymane a peur. Son agresseur a été remis en liberté. L’un de ses hommes de main le harcèle et l’appelle pratiquement tous les jours sur son GSM.
Comment en est-ilarrivé là ? Son grand tort a été de se lancer dans un business un peu louche. De nationalité guinéenne, le jeune homme travaille dans le commerce de voitures d’occasion dans le quartier Heyvaert. Un quartier bien connu des Bruxellois et spécialisé dans l’achat de vieilles voitures qui sont ensuite revendues en Afrique.
Voici huit mois, il rencontre, via son colocataire, un certain Pierre G., dit Sato, Guinéen comme lui. Ensemble, ils décident de monter une affaire vers la Guinée. Souleymane achète les voitures ici à ses frais et le fameux Sato s’occupe de la revente en Guinée. L’accord prévoit que ce dernier rembourse les sommes avancées et qu’ils se partagent les bénéfices.
Mais voilà, des 6.000 euros investis, Souleymane ne reverra jamais un seul centime. À de nombreuses reprises, il réclame son argent, mais son associé lui demande à chaque fois un délai. Enfin, le dimanche 19 janvier, Souleymane reçoit un coup de fil de son débiteur. “Il m’a dit : Je te cherche pour te donner ton argent. On a convenu que je passe chez lui, rue de Soignies dans le quartier Anneessens. Je me méfiais car j’avais compris depuis un moment que ce n’était pas un type bien. Mais je me suis quand même rendu sur les lieux.”
Sur place, Souleymane se fait ouvrir la porte par un certain Cisse I. Il déclare que Sato n’est pas là. Méfiant, Souleymane ne demande pas son reste et s’en va. Alors qu’il a fait quelques pas en rue, on le rappelle. Il se retourne et c’est là qu’il reçoit l’acide au visage ainsi que des coups de batte de base-ball. Tant bien que mal, il se réfugie dans une épicerie toute proche. “J’ai attrapé plusieurs bouteilles d’eau et je me les suis versées sur le corps pour essayer de faire passer la douleur des brûlures.”
Il appelle la police de Bruxelles-Ixelles qui descend rapidement sur les lieux. Pierre G. est interpellé et mis à la disposition du parquet pour tentative d’homicide mais, peu après, il est relaxé en attendant que l’enquête se poursuive.
Le parquet de Bruxelles confirme l’information mais précise qu’à ce stade le juge d’instruction ne souhaite pas communiquer sur l’enquête. “Je ne comprends pas, j’ai tout expliqué à la police mais il a quand même été relâché. Il est maintenant chez lui, en liberté. J’ai peur qu’ils s’en prennent à moi encore une fois car on rentre très facilement dans l’hôpital. Le complice de mon agresseur me harcèle. Il m’appelle une fois par jour. Je ne réponds pas. J’ai peur.”
Source DH.be
Créé le 7 février 2014 14:41
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