CONAKRY- Mody Nouhou Barry fonctionnaire guinéen travaillant au compte des Nations-Unies en Tanzanie accuse un couple français de lui avoir dépossédé arbitrairement de ses deux enfants depuis une dizaine d’années, a appris Africaguinee.com.
L’affaire qui date depuis 2001 est digne d’un feuilleton. En effet, dans sa version des faits, le père biologique des deux enfants (Souleymane et Ibrahima Sory Barry), dit être marié à une libérienne du nom de Gladys N’Dorbor en Guinée, en 1996. De ce mariage, naîtront ces deux enfants, Souleymane et Ibrahima Sory Barry. Ayant été muté en Tanzanie dans le cadre professionnel, et en attendant d’être installé, Monsieur Barry, dit avoir librement consenti d’envoyer sa femme et les deux enfants en congé d’un mois (janvier 2001) auprès de sa sœur à Nantes. Durant ce séjour, sa femme est décédée à la suite à une courte maladie.
Une fois les formalités d’inhumation terminées, Mody Nouhou explique avoir décidé librement de confier provisoirement la garde de ses deux enfants à ladite famille (Mr et Mme Marie). Tout en précisant qu’ils avaient l’obligation d’assurer leurs éducations religieuses et aussi présenter souvent lesdits enfants à sa famille résidant en France.
Les époux ‘’Marie’’ ont par la suite profité de cette garde provisoire en saisissant la justice de leur localité pour obtenir la garde définitive de ses deux enfants sans qu’il ne soit d’une part consentant et d’autre part, ne soit informé de ladite procédure.
Lorsqu’il s’est rendu à Nantes auprès de sa belle famille pour récupérer ses enfants, M. Barry dit avoir été ‘’désagréablement surpris’’ d’apprendre au commissariat de police que la juridiction de Nantes avait été saisi par le couple Marie laquelle avait statué en l’espèce rendant ainsi un jugement de garde temporaire en leur faveur.
Aux écrits de monsieur Barry, suite à sa réaction, le juge aux affaires familiales a estimé opportun d’organiser une conciliation en huit clos au palais de justice de Nantes entre les époux Marie, sa sœur et lui en personne pour mettre fin au tiraillement et spectacles auquel se livraient les époux Marie. Après cette tentative de conciliation qui devrait mettre fin au litige relative à la garde des enfants, le juge convaincu, selon monsieur Barry, d’avoir recueilli tous les éléments nécessaires pour éclairer sa lanterne, avant de rendre une décision juste et équitable, lui a demandé de rejoindre son lieu d’affectation (Zambie) en attendant.
Quelques semaines après avoir regagné son poste en Zambie, il a reçu le jugement du 13 mars 2003 du juge aux affaires familiales de Nantes, par lequel il a été débouté de toutes ses prétentions et donna gain de cause aux époux Marie en leur confiant la garde des enfants.
Choqué par ce jugement qu’il qualifie ‘’d’arbitraire et d’injuste’’, monsieur Barry, a donc interjeté appel par l’entremise de son avocat afin que la cour d’appel puisse examiner cette affaire avec plus de sérieux et de sagacité dit-il, pour qu’il soit rétabli dans ses droits naturels de père biologique. Car, il s’estime qu’après la disparition tragique de son épouse, il reste désormais le seul obligé biologique d’assurer la garde, l’éducation et l’entretien de ses enfants comme la loi l’exige de tout père, ayant l’amour et les moyens d’assurer pleinement ses obligations.
Ainsi, la décision du tribunal de Première instance de Morlaix en date du 1er juillet 2005 infirma en toutes ses dispositions le jugement rendu à tort selon lui par le tribunal de grande instance de Nantes.
Malheureusement, regrette monsieur Barry, en faisant exécuter cette décision par l’huissier, il s’était rendu à Morlaix où les époux Marie venaient d’y élire domicile pour récupérer ses enfants. C’est en ce moment qu’il a été informé de façon rocambolesque de l’impossibilité pour lui d’exécuter la décision suite à l’alerte de la police par le procureur de la localité. Au motif qu’il serait entaché d’un vice de forme. Alors que ledit jugement avait acquis l’autorité de la chose jugée. Depuis, il lui a été impossible de rentrer en contact avec ses enfants. Encore moins d’exécuter ladite décision.
Pour aboutir à une décision qui le placerait dans ses droits, il dit avoir été contraint d’utiliser les services successifs de quatre avocats de la place.
Face à la de cette situation ‘’d’injustice’’ dont il se sent victime, Mody Nouhou Barry sollicite alors l’aide de son pays, la Guinée en vue de récupérer ses deux enfants. C’est ainsi qu’il a rencontré selon nos sources, le premier Ministre Mohamed Said Fofana. Ce dernier se serait dit solidaire à M. Barry et promis l’implication effective du gouvernement pour qu’il soit rétabli dans ses droits.
Le chef du gouvernement aurait donc, introduit l’affaire auprès du ministre guinéen de la justice garde des sceaux Maitre Christian Sow pour émettre un avis juridique sur ce dossier.
Concomitamment, le Premier Ministre a instruit son conseiller diplomatique Pierre Seny Fofana de suivre l’affaire. Monsieur Sémy qui aurait effectué un séjour en France s’est entretenu à plusieurs reprises avec l’avocat de M. Barry.
De retour en Guinée, il écrit au père biologique des deux enfants. « Je suis heureux de vous annoncer que des pistes sérieuses se dessinent pouvant conduire à la récupération définitive de vos enfants (…) je vous informe que nous tenons l’affaire par le bon bout, le droit est de votre côté, il suffit de savoir vous en servir » a écrit le conseiller diplomatique du Premier ministre à M.Barry sur une note dont nous détenons copie.
Cependant, le ministre guinéen de la justice garde des sceaux Maitre Christian Sow n’aurait toujours pas donné une suite favorable à la requête du premier Ministre Mohamed Said Fofana sur son avis juridique pouvant déboucher à une implication explicite du gouvernement.
Nous reviendrons avec la version du ministre d’Etat de la Justice garde des sceaux, sur cette affaire.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com.
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Créé le 27 décembre 2013 21:17