CONAKRY-Après les violences survenues à Kankan ce lundi, le ministre des droits et des libertés publiques est monté au créneau pour dénoncer l’impunité dans le pays. Kalifa Gassama Diaby estime qu’on ne peut parler de droits de l’homme en Guinée s’il n’y a pas de sanction, a appris Africaguinee.com.
Tout en saluant la mesure du ministre délégué à la défense sanctionnant certains agents qui seraient à l’origine de ces violences, le ministre Diaby a soutenu ce matin sur les ondes de la radio espace FM qu’il faut aller au-delà en rendant justice aussi.
‘’ (…) il faut que la justice aussi soit rendue. Et qu’elle ne soit pas simplement rendue pour ce qui s’est passé à Kankan, mais qu’elle soit rendue partout où sur le territoire national des gens ont tué d’autres personnes. Qu’ils soient des forces de l’ordre ou des civils. Il n’est pas acceptable que des citoyens parce qu’ils ne sont pas contents aillent s’en prendre à des gendarmes, les tuer, il n’est pas acceptable que des gendarmes ou des policiers tirent à balles réelles sur des citoyens que ce soit à Conakry, à Kankan, à Labé ou à N’Zérékoré. Il faut que cela cesse dans notre pays. On ne peut pas parler de droit de l’homme dans notre pays quand on laisse faire ces genres de choses et qu’on ne sanctionne pas’’, a tranché le ministre de droits de l’homme et des libertés publiques.
Ce qui s’est passé est la conséquence des violences qui se sont passées dans d’autres endroits du pays et qui sont restées impunies, fera remarquer Gassama Diaby : ‘’ C’est arrivée à Kankan parce qu’on a fait ailleurs, on n’a pas sanctionné. Et si on ne sanctionne pas on laissera dans notre pays des douleurs s’accumuler, des sentiments d’impunité s’accumuler et une impression des populations de ne pas être protéger. Et on ne peut pas les sanctionner si on ne les protège pas. Je suis pour que l’autorité de l’Etat s’exprime de la façon la plus ferme, mais pour cela il faut que l’Etat protège les citoyens et que les forces de l’ordre agissent dans le respect de la loi’’, a-t-il martelé.
‘’Le pouvoir de sanction, relève le ministre, c’est la justice, ce que nous pouvons faire, c’est des rapports, faire des alertes politiques, agir en matière de sensibilisation et d’éducation, mais aussi des critiques, rappeler les acteurs devant leur responsabilité. Nous (son ministère, ndlr) n’avons pas le pouvoir de sanction. Et sans sanction, il n’y a aucun espoir pour la promotion et la protection des droits de l’homme dans notre pays, cela doit cesser’’, laisse-t-il entendre.
Pour le ministre des droits de l’homme, ‘’En dehors d’un cadre de légitime défense, il n’est pas acceptable qu’on tire à balles réelles sur des citoyens désarmés. Et qu’on tombe à chaque fois dans un piège avec toujours les mêmes arguments, les mêmes excuses parce qu’il n’y a pas de sanctions. Cela n’est pas acceptable. Le travail des forces de l’ordre c’est de protéger les populations’’, rapporte-t-il tout en suggérant que : ‘’ Il faut qu’on fasse extrêmement attention pour ne pas faire en sorte que les populations prennent les forces de l’ordre comme étant des ennemis, alors que leur devoir est de les protéger et de sanctionner lorsque la loi est violée et de mener cette sanction dans le cadre de la loi’’.
Diallo Boubacar 1 pour Africaguinee.com
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Créé le 17 décembre 2013 12:52