TELEMELE- Le maire de la commune rurale de Daramagnaki Abdoulaye Thiam Baldé a accusé le Compagnie des Bauxite de Guinée (CBG) d’avoir déguerpi vingt quatre familles dans sa commune rurale pour des raisons d’exploitation de la bauxite, sans daigner les recaser après. Cette affaire qui remonte depuis 1998 laisse un goût amer sur la conscience des populations de cette localité, a appris Africaguinee.com.
‘’Nous sommes victimes de l’exploitation de la bauxite surtout côté Sangarédi. A l’heure où je vous parle, nous avons 24 familles depuis 1998 qui ont été déguerpies par la CBG. Elles n’ont pas été recasées, aujourd’hui, elles errent comme ça dans les rues de Sangarédi. On se demande qui doit résoudre ce problème ? Dès qu’on parle, on nous dit qu’on vous a remis de l’argent. Vous savez combien ils ont remis à ces 24 familles ? à l’époque, c’est 124.800.000 gnf pour 24 familles. Il ya eu des familles qui n’ont reçu que 3 millions. Cela a servi juste de payer le transport pour quitter les lieux. Aujourd’hui nous avons ce problème. S’il y a d’autres moyens qui pourront nous aider afin que ces gens-là soient recasés, c’est une bonne chose. C’est le souci que nous avons en ce moment avec la CBG, qu’ils nous aident à recaser ces parents sans abri’’, a expliqué le maire de la commune rurale de Daramagnaki.
Selon M. Abdoulaye Thiam Baldé, les autorités au plus haut niveau sont informées de ce problème : ‘’l’autorité est informée qu’on a aujourd’hui 24 familles déguerpies sans abri. La préfecture et même le gouvernorat, tous sont informés, il y a des écrits partout. Mais qui réagi ? CBG est très forte’’.
Le maire de la commune rurale de Dara estime que ‘’Vaut mieux laisser une famille là où elle habite, même si elle n’a qu’un seul grain d’arachide par an que de l’envoyer dans des gratte-ciels si elle ne connait pas comment faire pour trouver le manger de demain. Cela nous préoccupe. On ne peut pas dire qu’on est contre le développement, mais que ces compagnies minières qui exploitent nos terres nous apprennent d’abord comment vivre après l’exploitation ou comment vivre sans l’exploitation, pour ne pas être un jour comme Fria, nous voulons apprendre à vivre sans la bauxite’’, rapporte-t-il.
Poursuivant le maire révèle que ‘’Quand SEDEM-chine (une société minière) est venue cette année pour nous annoncer qu’ils veulent s’installer chez nous et construire même une usine d’alumine dans nos districts, mais qu’il faudra déguerpir 15 villages, nous leur avons répondu que Dara n’ose pas entendre le mot déguerpir parce nous sommes victimes de ça avec la CBG. Nous avons peur de ce mot déguerpir !’’, raconte-t-il.
Pour recouper ces informations, nous avons joint au téléphone le directeur de la mine de CBG à Sangarédi. Bachir Diallo dément catégoriquement ces accusations : « c’est du ragot, il (le maire de Daramagnaki, ndlr) ment. Ceux qui ont été déguerpis, CBG a payé l’argent, le chèque et tout. Il y a une partie qui a été détournée par l’ex maire qui était professeur à Sangarédi. Ils sont allés en procès le gars a été obligé de revendre sa voiture pour payer l’argent’’, explique M.Diallo.
Nous y reviendrons !
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 9 novembre 2013 17:50