Législatives : L’UGDD dénonce la “fraude électorale à N’zérékoré au profit du RPG Arc-en-ciel“
CONAKRY- L’Union Guinéenne pour la Démocratie et le Développement (UGDD), a dénoncé à travers une déclaration, ce qu’elle a qualifié de “déni de droit de vote“ dont le seul but serait de faire gagner le parti au pouvoir dans la circonscription électorale de N’zérékoré, a appris africaguinee.com.
Pour plus de précisions, nous vous proposons l’intégralité de cette déclaration qui vient de parvenir à notre rédaction…
Déclaration de l’Union Guinéenne pour la Démocratie et le Developpement relative au holdup up électoral à Nzérékoré : « Nzérékoré capitale de la fraude électorale au profit du RPG en Guinée »
L’UGDD, l’Union Guinéenne pour la Démocratie et le développement voudrait attirer l’attention de la communauté nationale et internationale sur le déni de droit de vote à une grande majorité de la population de Nzérékoré dans le seul but de faire gagner le parti au pouvoir dans la capitale de la région fragile et meurtrie de la Guinée Forestière.
En effet, Nzérékoré qui vient d’attirer l’attention de la nation et du monde en étant la capitale de la fête de l’indépendance en Guinée, brille honteusement à ce jour en devenant la capitale du braquage électoral en plein jour à l’occasion des élections législatives du 28 septembre 2013.
Si les populations se sont massivement mobilisées en signe d’attachement à la paix et la démocratie pour participer à ce scrutin, le détournement de leur vote exprimé constitue un grave recul démocratique et un déni de leur droit au titre de l’article 2 de la constitution qui stipule : « la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants élus…..aucun individu, aucune fraction du peuple ne peut s’en attribuer l’exercice…le suffrage est universel, direct, égal et secret ».
Nous ne voudrons pas nous attarder sur les graves imperfections qui ont marqué le scrutin jusqu’au décompte des voix dans les bureaux de votes qui ont pour noms distribution biaisée des cartes d’électeurs, manque ou inadéquation du matériel électoral, intimidation, votes multiples.
Le gros du détournement de la volonté clairement exprimée du peuple est intervenu après la fermeture des bureaux de votes et dans la plupart des cas après le décompte des voix.
Les techniques de fraude les plus souvent utilisées sont :
– Le refus catégorique de donner des copies des procès-verbaux de dépouillement aux représentants des partis politiques outre que le RPG en violation flagrante de l’article 84 alinéa 4 du code électoral,
– La transformation des chiffres issus du décompte des votes : dans plusieurs cas, les sous-préfets, chefs de quartiers en complicité avec des cadres du RPG ont carrément transformé les voix des bureaux de vote ou l’UGDD a gagné au profit du RPG comme ce fut le cas à Womey dans le bureau de vote No 2. Cette pratique était très généralisée et explique le fait que les résultats affichés ont vite été enlevés par les suppôts du pouvoir.
–
– L’annulation pure et dure des procès-verbaux des bureaux de vote où l’opposition a gagné : au titre de ce procédé de vol, on enregistre à ce jour près de[/I] [B]236 procès-verbaux[/B] [I]de bureaux de vote annulés à Nzérékoré soit 67 500 électeurs ou le tiers de l’électoral ce qui constitue un record inégalé au niveau national. [/I] [B]En effet au niveau national le taux de bureaux de vote non pris en compte est inférieur à 1% alors qu’il est plus de 32% à Nzérékoré simplement à cause de la volonté du pouvoir en place d’utiliser cette ville martyr comme une variable d’ajustement dans sa volonté d’avoir une majorité à l’assemblée nationale[/B] [I]par tous les moyens. Les motifs fallacieux souvent invoqués sont que les enveloppes contenant les PVs ne sont pas fermées alors que dans la plupart des cas ce sont les agents de la CESPI et ou de l’administration qui ont récupéré ces enveloppes dans les bureaux de vote et qui les ont ouverts pendant le transport pour aboutir à l’annulation des résultats défavorables au RPG. D’ailleurs des PV dans des enveloppes non fermées de bureaux de vote comme certains de Bounouma en faveur du RPG ont été retenus démontrant le caractère mouvant des critères de la CEPI de N’Nzérékoré.
– L’annulation de la totalité des résultats de la sous-préfecture de Samoe correspondant à 42 bureaux de vote soient 82 procès-verbaux de vote sur 726 dans la circonscription : cette sous-préfecture a eu le malheur d’avoir hué le Ministre d’Etat à L’Energie et de voter massivement en faveur des listes outre que celles du RPG et alliés dont la nôtre. En conséquence, la CENI a cru bon d’annuler le vote de près de 22 000 électeurs soit près 0.5% de l’électorat Guinéen.
– L’intimidation des membres de la commission de centralisation : le préfet et les magistrats ont d’abord refusé l’accès des délégués de l’opposition dans la salle de centralisation avant de se ressaisir sous notre menace de constat d’huissier pour prouver leur volonté de ne pas respecter la loi, le représentant du PUP qui était censé représenter l’opposition a été choisi en violation de l’article 85 du code électoral qui impose un tirage au sort parmi les délégués des candidats, l’expulsion, Me Bah, le rapporteur de la commission de centralisation face à son refus de cautionner le cuisinage électoral.
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– Les menaces physiques et économiques contre les candidats les mieux placés : ainsi les menaces contre les membres de ma délégation étaient constantes, voilées mais perceptibles tout au long de la campagne. Ces menaces étaient aussi perceptibles dans la frilosité des media privés locaux à recevoir et laisser nos représentants faire passer leurs messages. En plus, ce que ne dit pas la prétendue acceptation de sa défaite du candidat uninominal d’un des partis de l’opposition, est qu’il a reçu des menaces de destruction de ses unités économiques dont notamment des stations-service. En plus, comment expliquer que le Président de la République dans son intervention à l’occasion de la fête de l’indépendance à Nzérékoré ait demandé aux sages de faire fermer une unité économique qui comme par hasard appartient à un candidat de l’opposition ?
Soucieux de préserver la paix et la stabilité d’une région fragile et meurtrie, fort de son attachement aux valeurs démocratiques, l’UGDD invite :
1- La CENI à mettre fin au déni du droit de vote à une large frange de la population de Nzérékoré en réintégrant immédiatement les voix illégitimement ignorées ;
2- Les autorités et les membres du RPG à cesser immédiatement toutes les menaces contre l’opposition ;
3- Les populations à se mobiliser pour protéger les rares unités et infrastructures économiques de la région ;
4- L’opinion nationale et internationale, le comité de suivi ainsi que toutes les personnes de bonne volonté à utiliser les moyens adéquats pour corriger ces actes attentatoires à la quiétude sociales.
Pour l’UGDD le Secrétaire General, Holomo Koni Kourouma
Créé le 8 octobre 2013 10:42Nous vous proposons aussi
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